| En millions de CHF | Budget 2022 | Comptes 2022 | Écart par rapport au budget |
|---|---|---|---|
| Charges | 12'091 | 11'869 | -222 |
| Revenus | 12'003 | 12'227 | 224 |
| Compte de résultats | -88 | 358 | 446 |
| Investissement net | 401 | 354 | -47 |
| Solde de financement | -156 | 327 | 483 |
Avec des charges de CHF 11 869 millions et des revenus de CHF 12 227 millions, le compte de résultats 2022 boucle sur un excédent de revenus de CHF 358 millions, alors que le budget prévoyait un solde négatif de CHF 88 millions. L’investissement net s’établit à CHF 354 millions, soit CHF 47 millions de moins que prévu. Il a pu être autofinancé en intégralité. L’excédent de financement se monte à CHF 327 millions, contre un solde négatif de CHF 156 millions de francs inscrit au budget. Le résultat positif de 2022 a permis de compenser entièrement le déficit de CHF 73 millions enregistré en 2021. Pour la première fois depuis 1990, l’exercice clôture sur un excédent du bilan (CHF 86 mio). Quant à l’endettement (endettement brut II), il a baissé de près de CHF 1 milliard grâce au bon résultat des comptes et aux avoirs en impôts anticipés recouvrés auprès de la Confédération
Des améliorations nettes par rapport au budget 2022
Le solde du compte de résultats s’est amélioré de CHF 446 millions par rapport aux prévisions budgétaires pour plusieurs raisons, notamment la diminution des subventions cantonales (CHF 175 mio), la hausse des recettes fiscales (CHF 174 mio) ainsi que la baisse des charges de biens, services et marchandises (CHF 92 mio) et des charges de personnel (CHF 68 mio). Par ailleurs, les charges ont également été inférieures aux prévisions en raison du recul de la pandémie de COVID-19 et de la dissolution des provisions qui avaient été constituées à cet effet (CHF 67 mio).
Investissement net inférieur aux prévisions budgétaires
Le compte des investissements fait état d’un investissement net de CHF 354 millions, soit CHF 47 millions de moins que budgété pour 2022 (CHF 401 mio). Cela est dû en particulier aux retards dans la construction du nouveau campus de Berne de la Haute école spécialisée bernoise, ce qui représente environ CHF 35 millions de dépenses d’investissement en moins par rapport au budget.
Distribution élevée de la BNS en 2022 – pas de distribution en 2023
La distribution du bénéfice de la Banque nationale suisse (BNS) a eu une influence notable sur le résultat des comptes 2022 du canton de Berne. En 2022, la distribution du bénéfice de la BNS à la Confédération et aux cantons s’est élevée à CHF 6,0 milliards au total, un montant déterminé sur la base du résultat 2021 de la BNS. La part reçue par le canton de Berne (environ CHF 480 millions) contribue grandement au résultat positif de ses comptes 2022.
La situation se présente de manière bien différente pour 2023 : en raison de la perte record essuyée par la BNS en 2022, la Confédération et les cantons ne recevront pas de part du bénéfice en 2023. Le canton de Berne devra ainsi composer avec des revenus inférieurs de CHF 480 millions par rapport à 2022. Le Conseil-exécutif a donc décidé d’appliquer des restrictions budgétaires. Il a ainsi chargé les Directions et la Chancellerie d’État de mettre en place des mesures d’économie, notamment concernant les charges de biens et services et les autres charges de fonctionnement, afin de limiter autant que possible le déficit et le nouvel endettement auxquels le canton est exposé pour 2023.
Des perspectives financières fortement marquées par l’évolution économique et géopolitique
Le Conseil-exécutif est très satisfait de ces résultats. Le net excédent de revenus, le recul notable de l’endettement ainsi que le tout premier excédent du bilan enregistré depuis le début des années 1990 sont autant d’éléments qui témoignent de la solidité des finances bernoises. Cela montre également qu’il est possible de parvenir à des résultats financiers positifs malgré un environnement financier volatil posant de nombreux défis.
La lourde perte essuyée par la BNS en 2022 aura toutefois des conséquences sur la distribution du bénéfice de l’institution monétaire au cours des prochaines années. À l’heure actuelle, il faut s’attendre à une distribution nulle en 2024 également. Si la BNS devait renoncer plusieurs fois à une distribution de son bénéfice à moyen et long termes, un déséquilibre budgétaire ne serait pas à exclure.
Les perspectives financières sont également marquées par d’autres facteurs : le résultat positif des comptes 2022 ne doit pas occulter la hausse continue des dépenses prévisible dans des domaines particulièrement sensibles à l’évolution démographique, en particulier dans la santé et la formation. À cela s’ajoute le renchérissement, qui a des conséquences à différents niveaux (notamment sur l’évolution des prix de la construction et des salaires), ainsi que les grands investissements qui seront nécessaires au cours des prochaines années. Enfin, la situation géopolitique et les difficultés d’approvisionnement en énergie et en matières premières demeurent des risques considérables, dont il est difficile d’estimer les conséquences sur l’évolution économique et, par voie de conséquence, sur les rentrées fiscales.